Ici, la terre comme la roche sont rouge ce qui donne un effet particulier. Le contraste avec un ciel perpétuellement bleu est saisissant. Cette région, comme celle d'hier reste arride et rocailleuse, l'eau des rivières tumultueuses est grise ou rouge. On est sur une autre planète, y a pas à dire.
Ce matin, petit déjeuner dans une station service; oui faut dire qu'à l'hôtel, le breakfast n'est pas possible, et faut dire aussi que cet hôtel, bénéficiant d'une référence dans le guide du routard, héberge pas mal de français, est plein et n'a donc pas besoin d'en faire trop. Alors nous voilà arrivés dans la première station service du tout petit village de Mexican Hat, qui ressemble plus à une supérette qu'à une station. Et bien, croyez-moi, on y trouve un excellent café (avec un choix entre plusieurs arômes, oui monsieur). On peut aussi y manger dès ce matin des saucisses ou hotdogs...
Première visite de la journée, le fameux Mexican Hat, qui a donc donné son nom au village: un rocher, c'est vrai en forme de chapeau mexicain retourné et perché sur un rocher (roche rouge bien sûr). Nous en profitons pour bénéficier d'un moment de silence au bord de la rivière San Juan. Pas de voiture, pas de camion, personne d'autre que la nature et nous deux. Moment fort.
Non loin de là, une autre particularité offerte par la nature, le Goosenecks State Parks. La rivière qui passe là, à force d'érosion a créé des méandres impressionnants. Pour dire, pour faire 2 km en ligne droite, l'eau en parcourt 10. On peut penser que dans quelques millénaires, les jonctions se feront, on repassera pour constater et vous redire.
Toujours en pays Navajos, peuple implanté dans cette région depuis le 16ème siècle, ayant pour culte la nature et l'harmonie , on ne peut pas manquer la visite de MONUMENT VALLEY. Ce parc appartenant aux Navajos nécessite de s'adapter à un certaine conduite, celle sur piste (c'est Paris-Dakar). Mais ce qu'il faut surtout retenir de ce site, c'est l'effet carte postale partout. Le décor est grandiose et chaque point de vue est époustouflant de beauté, de grandeur et de respect. Un circuit a été organisé sur un chemin , tout juste carrossable, avec 11 points de vue différents. A chacune de ces étapes, les appareils photos crépitent. Les Navajos en profitent pour faire leur business en ayant installé à chaque point divers stands où ils vendent leur propres productions, en tout cas c'est ce qu'ils disent. Mais bon, ca fait parti du jeu. Les quelques 20 km de ce parcours éveillent réellement l'admiration. C'est époustouflant. Ce qui l'est moins, c'est la poussière, rouge encore, qui rentre partout et qui maquille aussi notre petit bolide couleur bordeau à l'origine. Un bon nettoyage est indispensable! Nous mêmes avons la "peau rouge". A ce sujet, on n'a pas vu les indiens pourchasser John Wayne, mais on n'aurait pas été étonnés tellement le decor s'y prête.
En milieu d'après-midi, direction Page en Arizona, ce qui nous permet de gagner une heure de décalage. Ici, c'est simple: une avenue avec tous les hôtels, une avec tous les restos et une pour les églises. Oui, dans la même avenue, elles se suivent toutes, entre les pentecotistes, les "seven-days", les protestants...il y aurait 12 églises différentes sur le même côté de la rue!
La chaleur rencontrée depuis le début nous oblige à nous organiser, alors nous avons acheté une glacière et nous profitons de la glace pillée pour pouvoir conserver un minimum de boissons fraîches pour notre long parcours. On n'avait pas pensé que le polystyrène était poreux, et on a plus mouillé le fond du coffre que rafraîchi nos bouteilles d'eau. Mais on a trouvé la solution avec des sacs plastiques. Dans l'hôtel, il y a même un distributeur de glace (bruyant pour ses voisins) qui nous fournira pour les prochains jours.
Allez un petit coup de clim pour rafraîchir l'air avant la nuit...